Test – JVC DLA-NZ800

Contexte

2024 est une année de grands changements chez JVC ! En effet, la marque renouvelle complètement sa gamme. Cela a commencé en juin, avec l’arrivée du JVC DLA-NZ800, qui fait l’objet de ce banc d’essai, ainsi que de son grand frère, j’ai nommé le JVC DLA-NZ900. Ce dernier sera aussi testé très rapidement sur Home Cinéma Tendances, tout de suite après le JVC DLA-NZ800. Mais après s’être occupé du renouvellement du haut de gamme, c’est maintenant au tour de l’entrée de gamme de faire peau neuve chez JVC ! Ainsi, la marque nous promet deux nouveaux vidéoprojecteurs laser, le DLA-NZ500, successeur du DLA-NP5, et le DLA-NZ700, qui lui succède au DLA-NZ7. Je vous invite d’ailleurs à lire l’annonce faite sur Home Cinéma Tendances à leur sujet.

Mais revenons au JVC DLA-NZ800. JVC annonce plusieurs évolutions phares :

• Plus de luminosité en passant de 2500 à 2700 lumens.
• Des noirs plus profonds avec un contraste séquentiel natif passant de 80 000:1 à 100 000:1.
• Une gradation de 101 étapes de la puissance du laser au lieu de 3 pour le JVC DLA-NZ8.
• Une amélioration du 8K/e-shiftX.
• Une amélioration de la gestion du contrôle dynamique du laser.
• Une amélioration de la gestion du HDR, notamment l’apparition du « Deep Black ».

Présentation du JVC DLA-NZ800

Le JVC DLA-NZ800 est un vidéoprojecteur à matrices D-ILA 4K natives. En outre, il dispose de tous les équipements que l’on peut attendre d’une machine de ce prix : éclairage laser (2700 lumens), objectif entièrement motorisé, lens shift de grande amplitude (± 80 % sur l’axe vertical et ± 34 % sur l’axe horizontal), optique de qualité en verre et de grand diamètre (65 mm), gamut étendu (100% de l’espace DCI-P3 couvert), compatibilité 3D et gestion totalement automatique du HDR.

Le JVC DLA-NZ800 est doté d’une focale standard, avec un rapport de projection compris entre 1.43 et 2.92. Son prix public est de 15 999 €. Ce dernier reste inchangé par rapport à celui du JVC DLA-NZ8.

Bruit de fonctionnement

Bruit résiduel dans la pièce : 32 dB

Je le disais en préambule, la puissance du laser peut être modulée sur 101 étapes. Il en résulte 5 seuils de niveau sonore :

• Laser à 0 : 35.1 dB
• Laser à 46 : 35.6 dB
• Laser à 66 : 36.6 dB
• Laser à 85 :  39 dB
• Laser à 100 : 41.2 dB

Pour le JVC DLA-NZ8, vous n’aviez pas trop le choix, il y avait trois niveaux sonores possibles en début de commercialisation, puis plus que deux après la mise à jour V3.0 de novembre 2023 (le seuil était pour le laser à 46). Le JVC DLA-NZ800 bénéficie donc d’une belle évolution puisqu’il permet de mieux moduler le niveau sonore en fonction de la puissance du laser.

Le JVC DLA-NZ800 est un vidéoprojecteur relativement silencieux pour l’ensemble de la plage de réglage de la puissance du laser. Toutefois, si le silence de fonctionnement est un point crucial pour vous, je vous recommande de ne pas dépasser une puissance de laser de 84. Cela dit, étant donné le poids et surtout la taille de ce mastodonte, il est beaucoup plus destiné aux salles de cinéma privées qu’aux pièces de vie. Dans ce cas, je vous recommande de prévoir un local technique afin de ne plus l’entendre. Ainsi, vous pourrez choisir la puissance du laser à votre guise, sans craindre un bruit de fonctionnement perturbant. Croyez-en mon expérience, une fois qu’on a goûté au local technique disposant d’une lucarne de projection fermée par une vitre, jamais plus on ne revient en arrière !

Piqué – Netteté

J’avoue ne pas m’être penché plus que ça sur les bienfaits de ce nouveau 8k/e-shiftX. Toutefois, j’ai constaté un piqué particulièrement aiguisé en mettant ce dernier en position 1 ou 2. Il en résulte que la mire Ultra HDhabituellement utilisée sur Home Cinéma Tendances passe parfaitement le test (voir photo ci-dessous). Pour rappel cette mire comporte 9 lignes qui se rapprochent. Lorsqu’on arrive à les distinguer jusqu’au bout, cela signifie que le vidéoprojecteur est capable de restituer sans encombre une définition Ultra HD. Nous voyons sur la photo que c’est le cas pour ce JVC DLA-NZ800.

Fluidité

Ça fait des années que je dis que le Clear Motion Drive est très bon ! En effet, il arrive à fluidifier suffisamment les mouvements, de manière à ne pas ressentir de gêne dans ce domaine, mais sans donner un effet caméscope. Avec le JVC DLA-NZ800 le Clear Motion Drive est toujours aussi bon. Est-il meilleur que pour les générations précédentes ? Je n’en sais rien, mais sachez qu’il existe 3 niveaux de réglage afin que la fluidité corresponde à vos goûts.

Luminosité

J’avoue ne pas avoir constaté l’augmentation de luminosité. Pourtant, comme je semble être le seul, cela doit venir de conditions de test différentes (toile différente et gamma à 2.4 au lieu de 2.2). 

Voici les mesures effectuées après calibrage :

• Laser à 0 : 778 lumens
• Laser à 46 : 1349 lumens
• Laser à 66 : 1556 lumens
• Laser à 85 : 1690 lumens
• Laser à 100 : 1749 lumens

Je précise que ces mesures ont été effectuées sans engager le filtre coloré, avec un gamma à 2.4 et sur la toile ADEO Screen Vision White. Cette dernière est une toile blanche neutre de gain 1. Pour en savoir plus sur cette dernière, je vous invite à lire ce test comparatif.

Profondeur des noirs – Contraste

J’ai bien constaté une petite augmentation du contraste séquentiel natif par rapport au JVC DLA-NZ8 : de 19 499:1 à 20 920:1. C’est toujours bon à prendre, mais pas de quoi tomber à la renverse.

En revanche, j’ai fait une grande découverte grâce au JVC DLA-NZ800 : le contrôle dynamique du laser est époustouflant ! J’ai particulièrement apprécié son effet sur le niveau « bas » ou « équilibré ». Je n’ai jamais vu de tels noirs en vidéoprojection ! Jusqu’à maintenant je n’utilisais pas les dispositifs dynamiques d’augmentation du contraste pour les vidéoprojecteurs JVC car j’estimais qu’ils n’en avaient pas besoin. Mais désormais je le ferai car j’en suis tombé complètement amoureux ! Lorsque vous activez ce contrôle dynamique du laser, vous rentrez dans un autre monde : celui des noirs abyssaux ! C’est un peu comme si votre écran s’était transformé en un téléviseur OLED. C’est complètement fou comment c’est efficace ! Et ça ne crée aucun inconvénient majeur. Pourtant je l’ai soumis aux tests de scènes sombres les plus compliqués, eh bien je n’ai pas réussi à le prendre en défaut ! Voyant cela, j’ai essayé de faire une mesure de contraste séquentiel, eh bien je suis allé aux limites de capacité de mesure de ma sonde colorimétrique ! Cela signifie que quand JVC annonce un contraste séquentiel infini, ce n’est pas une blague, c’est vraiment la réalité. Bien sûr, je sais déjà ce que certains vont me dire : c’est normal d’aboutir à ce résultat puisque sur une mire toute noire le laser s’éteint complètement. C’est vrai, mais là où ce dispositif est génial, c’est qu’il continue de fonctionner à merveille sur toutes les basses lumières ! Pour bien faire, il faudrait tracer la courbe de contraste de 1% ADL (Average Display Luminance, luminance moyenne à l’écran en français) à 50% ADL, avec ce dispositif enclenché. Malheureusement, les cordonniers étant les plus mal chaussés, je ne dispose pas d’une salle de cinéma privée complètement noire qui me permettrait de le faire correctement. Donc je me suis abstenu. Mais mon œil est suffisamment exercé pour savoir que cette courbe doit être fabuleuse ! En tout cas, je recommande à tous ceux qui possèdent un JVC DLA-NZ800 ou un DLA-NZ900 de tenter l’expérience en activant ce contrôle dynamique du laser. Ils ne seront pas déçus !

Le HDR

Avec le JVC DLA-NZ800, la gestion du HDR n’est pas parfaite, mais elle se rapproche tout près de ce que font les processeurs vidéo, comme les Lumagen Radiance Pro ou les madVR Envy. La différence par rapport au JVC DLA-NZ800 se joue essentiellement dans la gestion des hautes lumières, en faveur de ces derniers. En tout cas, il y a vraiment de quoi se faire plaisir en HDR avec cette machine, en particulier lorsqu’on active le contrôle dynamique du laser !

Un nouveau menu fait son apparition en HDR : « Paramètres HDR » (voir photo). Celui-ci donne accès notamment au « Deep Black ». Pour ma part, je suis partagé concernant le « Deep Black ». En effet, certes il approfondit encore plus les noirs dans les scènes sombres, mais au détriment de la lisibilité. Autrement dit, il bouche légèrement les noirs. J’ai bien dit « légèrement », donc il n’y a pas de quoi s’affoler. En fait, je pense que c’est vraiment une histoire de goûts. Ceux qui voudront avoir les noirs les plus profonds possibles l’activeront. Mais ceux qui voudront regagner un peu de lisibilité dans les scènes les plus sombres pourront se contenter du contrôle dynamique du laser.

La colorimétrie

Concernant la colorimétrie, je vais surtout évoquer l’impact du filtre coloré. Son but est d’étendre le gamut, notamment en HDR. Mais il fait perdre de la luminosité : j’ai mesuré une perte de 23%. Pour l’enclencher, il faut sélectionner « DCI » ou « BT2020 large ». Voici ci-dessous son effet.

Grâce à ces images, nous voyons que l’utilisation du filtre coloré permet d’atteindre pas loin de 100% du gamut DCI-P3. Du coup, faut-il l’utiliser, notamment en HDR ? C’est un vrai dilemme ! A cette question je répondrais oui si vous ne manquez pas de luminosité en HDR, c’est-à-dire si vous dépassez les 100 nits pour les pics lumineux ou si vous vous en approchez. En revanche, j’aurais tendance à répondre non, si vous en êtes loin.

La 3D

Je n’ai pas testé la 3D car je ne disposais ni de paires de lunettes ni de l’émetteur. En tout cas, la compatibilité 3D est bien présente sur le JVC DLA-NZ800 ou sur le DLA-NZ900, alors qu’elle disparaît sur les JVC DLA-NZ500 et DLA-NZ700.

Le JVC DLA-NZ800 face à la concurrence

En termes de positionnement tarifaire, c’est-à-dire aux alentours des 16 000 €, je vois essentiellement deux concurrents pour les vidéoprojecteurs à matrices LCD :

• L’Epson EH-QL3000 (à 14 999 € en prix public).
• Le Sony VPL-XW6100, nommé également Sony Bravia Projector 8 (à 15 999 € en prix public).

L’Epson EH-QL3000 et son flux lumineux maximum annoncé à 6000 lumens est-il vraiment un concurrent du JVC DLA-NZ800 ? J’aurais tendance à répondre non à cette question, car selon moi l’Epson EH-QL3000 s’adresse à un autre public, c’est-à-dire ceux disposant de largeurs d’image supérieures à 4 mètres.

Non, le véritable concurrent du JVC DLA-NZ800, c’est le Sony Bravia Projector 8 ! N’ayant pas encore vu fonctionner ce dernier, et donc ne l’ayant pas encore testé, je ne me prononcerai pas sur ses arguments par rapport au JVC DLA-NZ800. Mais je ne manquerai pas de le faire lors du test du Sony Bravia Projector 8 sur Home Cinéma Tendances. Toutefois, je peux déjà vous proposer un tableau récapitulatif des caractéristiques de chacun.

L’avis du testeur, Hervé THIOLLIER

Comme j’ai calibré plusieurs fois le JVC DLA-NZ8 ou le DLA-NZ9, je me disais qu’il était difficile de faire mieux en vidéoprojection. Eh bien, c’est incroyable mais à chaque nouvelle sortie, il y a toujours des avancées, et parfois même elles sont majeures ! Il faudra que je teste le contrôle dynamique du laser sur un JVC DLA-NZ8 pour savoir s’il y a vraiment un gros écart, mais j’avoue avoir été totalement convaincu par son apport sur le JVC DLA-NZ800. Je suis complètement estomaqué de ce que j’ai vu ! En tout cas, je suis enthousiasmé par le JVC DLA-NZ800 ! Ce n’est pas encore la perfection, mais ce vidéoprojecteur s’en approche tout près.

Je remercie JVC France pour le prêt de ce JVC DLA-NZ800.

Conclusion

En attendant la commercialisation du Sony Bravia Projector 8, le JVC DLA-NZ800 est totalement incontournable pour ceux désirant disposer de la plus belle image en vidéoprojection aux alentours des 16 000 €.

Les noirs abyssaux délivrés par le JVC NZ800 sont à saluer ! Une grande première pour ma part en vidéoprojection !

J’ai aimé

• Tout, mais en particulier le contrôle dynamique du laser et les noirs abyssaux qu’il procure !

J’ai moins aimé

• Pas de version blanche pour les pièces à vivre

Récompense Home Cinéma Tendances

Etant donné que le JVC DLA-NZ800 présente des qualités indéniables et qu’il ne souffre d’aucune faiblesse majeure, il se voit attribuer la médaille d’or Home Cinéma Tendances. Cette récompense atteste que le JVC DLA-NZ800 fait partie des meilleurs projecteurs dans sa gamme de prix.