Test – Benq W5800

Test BenQ W5800

Contexte

Il y a bien longtemps que je n’avais plus testé de vidéoprojecteur mono-DLP sur Home Cinéma Tendances ! En effet, le dernier en date était le Benq LK990 en septembre 2021. Cela faisait donc presque 3 ans ! Pourtant ce n’est pas faute d’aimer cette technologie de vidéoprojection, mais j’avoue que depuis quelques années, j’étais un peu déçu, ne voyant rien arriver de bien alléchant dans ce domaine. Eh bien, le Benq W5800 est venu me sortir de ma torpeur, pour je l’espère, une belle surprise.

Il est vrai que le Benq W5800 suscite un certain intérêt sur Internet, pour plusieurs raisons. La première est qu’il vient combler une place vacante dans la gamme home cinéma de Benq, à savoir un projecteur 4K laser haut de gamme, disposant d’un lens-shift digne de ce nom. Mais la seconde, peut-être la plus importante, s’appuie sur les premiers tests et les premières impressions plutôt bons, des influenceurs. Le banc d’essai d’Home Cinéma Tendances va-t-il confirmer cette tendance ? Je vous invite à le découvrir tout de suite.

Benq W5800

Présentation du Benq W5800

Le Benq W5800 est un projecteur mono-DLP Full HD à simulation 4K, équipé d’une puce 0.47 pouces de Texas Instrument. Celle-ci dispose nativement d’environ 2 millions de pixels (comme pour n’importe quel projecteur Full HD), mais la définition Ultra HD (environ 8 millions de pixels) est obtenue par wobulation (procédé XPR de Texas Instrument).

Le Benq W5800 est positionné au prix public indicatif de 4999 €.

Les équipements :

  • Laser
  • Lens-shift de forte amplitude : ± 50% en vertical ; ± 21% à l’horizontal
  • Interpolation d’image
  • Benq HDR-PRO avec mappage des tons HDR
  • Dispositifs de contraste dynamique

Quelques caractéristiques marquantes :

  • 2600 lumens
  • Couverture à 100% du gamut DCI-P3
  • Rapport de projection : 1.52 à 2.45
  • Couleurs justes en sortie de carton grâce aux calibrages effectués en usine (rapport de calibrage fourni).
  • Mappage des tons HDR
  • Compatibilité HDR10+
Télécommande Benq W5800

Bruit de fonctionnement

Voici ci-dessous mes mesures de bruit de fonctionnement :

  • Bruit résiduel dans la pièce : 30.5 dB
  • Niveau sonore en mode éco : 34.5 dB
  • Niveau sonore en mode normal : 36.1 dB

Le Benq W5800 est un projecteur très silencieux, c’est même un de ses gros points forts ! Et même en mettant le laser à fond, je l’ai trouvé très discret. Je précise que je l’ai testé principalement dans une petite pièce de 12 m², ce qui a tendance à amplifier le bruit de fonctionnement, mais malgré tout il s’est fait totalement oublier.

Piqué – Netteté

C’est un autre point fort du Benq W5800, même s’il y a mieux dans ce domaine. J’ai surtout noté une bonne uniformité de la netteté sur l’ensemble de l’image, signe d’une bonne qualité d’optique. L’image est donc piquée à souhait, mais sans être ciselée au rasoir, comme parfois on le voit avec les projecteurs Sony, par exemple.

J’ai eu un mal fou à prendre en photo la mire UHD utilisée habituellement sur Home Cinéma Tendances. Mais ce n’est pas la première fois que je rencontre cette difficulté ; cela m’était déjà arrivé avec d’autres projecteurs mono-DLP utilisant un système de wobulation 4K. En fait, les photos ont tendance à faire apparaître des interférences lumineuses invisibles à l’œil nu. D’où cela vient-il ? Je n’en sais rien, mais en bataillant pas mal, j’ai quand même fini par obtenir une photo à peu près exploitable.

Pour rappel, la mire UHD utilisée comporte 9 lignes qui se rapprochent. Lorsqu’on arrive à les distinguer jusqu’au bout, cela signifie que le vidéoprojecteur est capable de restituer correctement la définition Ultra HD. Avec le Benq W5800, ce n’est pas parfait, mais on arrive quand même à les distinguer, plus ou moins. C’est donc correct, mais sans atteindre la virtuosité du Benq LK990, malheureusement plus commercialisé, pour lequel la netteté était presque parfaite. Cela dit, il faut comparer ce qui est comparable, ce dernier coûtait aux alentours des 12 000 €, on ne peut donc pas demander des performances identiques à un vidéoprojecteur 2,5 fois moins cher.

Fluidité

La fluidité est bonne sans interpolation. Et lorsqu’on active cette dernière, la fluidité s’en trouve améliorée, sans effet caméscope trop marqué. Je recommande de laisser cette interpolation sur le premier niveau afin de conserver un certain naturel de l’image. A noter : j’ai constaté quelques rares artefacts de mouvement, mais qui restent acceptables à mon goût.

Luminosité

J’ai effectué des mesures sur le mode Cinéma (mode calibré), en sortie de carton :

  • Brillant Color désactivé et laser en mode éco : 1162 lumens.
  • Brillant Color désactivé et laser en mode normal : 1708 lumens.
  • Brillant Color désactivé et laser en mode personnalisé et à 50 : 816 lumens.
  • Brillant Color désactivé et laser en mode personnalisé et à 100 : 1708 lumens

Je n’ai pas effectué de mesures de luminosité avec le Brillant Color activé car ce dernier générait à la fois des changements de colorimétrie et de légers artefacts. Mais sachez que ce dispositif permet d’augmenter la luminosité, si le besoin s’en faisait ressentir.

Le laser en mode personnalisé et poussé à 100 (le maximum) correspond au mode normal. En revanche, toujours en mode personnalisé, le laser à 50 (le minimum) ne correspond pas au mode éco. Attention, la sélection du mode personnalisé désactive automatiquement le « Dynamic Black ». Or, comme ce dispositif de renforcement dynamique du contraste n’est pas dénué d’intérêt, on pourrait avoir du mal à s’en passer. Donc je ne recommande pas ce mode personnalisé, excepté si vous avez vraiment besoin de réduire la luminosité.

Pour un vidéoprojecteur home cinéma, ce qui compte n’est pas d’avoir un maximum de luminosité, mais d’en avoir suffisamment avec des couleurs justes. J’y reviendrai plus tard dans le détail, mais en sélectionnant le mode Cinéma, c’est-à-dire le mode calibré en usine, la promesse est tenue car les couleurs sont relativement justes. Qu’en est-il de la luminosité ? Eh bien, le Benq W5800 est un vidéoprojecteur lumineux, voire très lumineux. Je vous propose ci-dessous une petite comparaison avec ses principaux concurrents.

Flux lumineux maximum avec des couleurs justes

  • Sony XW5000 : 1653 lumens
  • Epson LS12000 : 1807 lumens
  • Benq W5800 : 1708 lumens

Le Benq W5800 n’a donc rien à envier à ses concurrents en termes de luminosité puisqu’il s’intercale entre le Sony XW5000 et l’Epson LS12000, deux projecteurs considérés comme très lumineux. Mais là où il est plus fort, il le fait avec un bruit de fonctionnement moindre, en particulier par rapport à l’Epson LS12000.

Profondeur des noirs – Contrastes

Mesures de contraste on/off après calibration :

  • Avec Dynamic Black activé : 1113:1
  • En natif : 890:1
Contraste on/off avec Dynamic Black
Contraste on/off natif

Je ne vais pas vous mentir, cher lecteur, la profondeur des noirs est le gros point faible du Benq W5800. Alors, si vous êtes un amoureux des noirs à la JVC, passez votre chemin. En revanche, si ce point n’est pas totalement rédhibitoire pour vous, prenez le temps de lire la suite, ça en vaut vraiment le coup ! En effet, aussi curieux que cela puisse paraître, malgré les mesures affichées ci-dessus, la situation est loin d’être catastrophique. Je vais vous expliquer pourquoi. Pour commencer, le Benq W5800 comporte un dispositif dynamique de renforcement du contraste : le Dynamic Black. Ce dernier ne fait pas des miracles, mais il apporte un plus indéniable. C’est la première chose que j’ai vérifié. Certes, au début j’ai été déçu que ce dispositif n’en fasse pas davantage. Mais après discussion avec Charles Lelong, le responsable marketing produit de Benq France, j’ai compris que c’était un choix délibéré des ingénieurs de la marque. En effet, ces derniers ont choisi de limiter l’impact du Dynamic Black afin d’en éviter les effets néfastes. J’ai donc testé ce dernier en long, en large et en travers, il m’a été impossible de le prendre en défaut. Je n’ai donc pas vu de pompages de luminosité, de variations de colorimétrie ou de pertes de dynamique dans les scènes très sombres, comme ça peut être le cas sur d’autres projecteurs, comme par exemple l’Optoma UHD65. En fait, en toute franchise, c’est la première fois avec un vidéoprojecteur mono-DLPque je vois un Dynamic Black aussi bien géré. Toutefois, je regrette qu’il n’y ait pas plus d’options pour ce dernier. En effet, l’utilisateur a le choix entre « activé » ou « désactivé ». A la place, j’aurais préféré, comme sur le Benq TK860i, avoir le choix entre davantage de niveaux :

  • Désactivé
  • Bas
  • Moyen
  • Haut

Les niveaux moyen et haut auraient sans doute générés quelques effets néfastes, déjà cités précédemment, mais je trouve bien quand le consommateur a le choix.

Mais heureusement, le Dynamic Black n’est pas le seul dispositif de renforcement du contraste. Ainsi, le Benq W5800 dispose d’autres cordes à son arc pour renforcer le contraste perçu :

  • Amplificateur de contraste local
  • Amplificateur de contraste global

Ces deux dispositifs sont issus de l’expérience de Benq du monde des téléviseurs et des moniteurs de PC.

Je recommande de mettre le premier sur « élevé » et le second sur « bas », ainsi que d’activer le Dynamic Black. Et si vous suivez ces recommandations, ça va tout changer ! Certes, ça ne transformera pas le Benq W5800 en JVC, mais ces réglages m’ont permis de ne plus être frustré par les noirs. Pourtant j’ai soumis le Benq W5800 à toutes les scènes sombres les plus compliquées que je connaissais, eh bien c’était beaucoup mieux.

Je précise que je n’ai pas réussi à mettre en évidence l’impact de ces deux dispositifs par des mesures de contraste séquentiel, mais sur le plan visuel, l’apport était énorme !

En outre, pour renforcer le contraste perçu, je recommande de masquer les bandes cinemascope des films, grâce à un écran à masques motorisés. Mais comme le Benq W5800 ne dispose pas de mémoires de zoom, il faudra absolument choisir un format 16/9. Vous pouvez trouver ce type d’écran chez ADEO Screen, par exemple, avec le MovieMask TB 16/9.

Comme nous venons de le voir, le contraste séquentiel n’est pas le point fort du Benq W5800. En revanche, c’est un champion du contraste intra-image ! En effet, dès qu’on sort des scènes les plus sombres, l’image gagne énormément en contraste, ce qui fait penser que le Benq W5800 bénéficie sûrement d’un fort contraste ANSI. Je n’ai pas pris le temps de le mesurer, mais je suis très expérimenté dans ce domaine, et je vous garantis que le Benq W5800 est exceptionnel sur ce point. Ainsi, avec ce projecteur, on est loin de l’impression frustrante de manque de contraste que donne un Epson LS11000, par exemple.

Colorimétrie

J’ai testé le Benq W5800 sur une toile blanche neutre de référence de gain 1, à savoir la Vision White d’ADEO Screen. Eh bien je confirme qu’avec le mode Cinémales couleurs sont proches de la normeIl faut saluer cette initiative de Benq de calibrer le W5800 en usine, c’est suffisamment rare pour être signalé. Toutefois, en tant que calibreur professionnel, j’émets quand même quelques réserves à ce sujet :

  • Tout le monde ne dispose pas d’une toile blanche parfaitement neutre. C’est même plutôt rare !
  • Tout le monde ne dispose pas d’une salle de cinéma privée, avec une lumière parfaitement contrôlée.
  • Même en restant sur le mode Cinéma, dès qu’on applique quelques réglages, par exemple ceux que je recommande pour améliorer les noirs, la colorimétrie dévie suffisamment pour nécessiter un calibrage du projecteur. En outre, ces réglages nécessitent d’ajuster les paramètres « luminosité » et « contraste ». C’est très important si on veut optimiser les noirs sans les boucher et si on veut optimiser les blancs sans les brûler.
  • Sur un vidéoprojecteur d’une telle qualité, et en plus laser c’est-à-dire une technologie nécessitant sans doute qu’un seul calibrage, c’est dommage d’en faire l’économie et de sûrement passer à côté de toutes les qualités du Benq W5800.

J’ouvre une parenthèse pour faire un peu d’auto-promotion et pour donner du grain à moudre aux trolls. Pour ceux qui trouveraient trop cher un calibrage à domicile, ce que je comprends aisément, je rappelle que ma société ne vend que des projecteurs à bon prix, et en plus avec le calibrage offert, alors pourquoi s’en priver ? Je suis désolé pour cette parenthèse à vocation nourricière, mais personne ne vit que d’amour et d’eau fraîche. Parenthèse refermée.

Passons au HDRLa promesse d’une couverture à 100% du gamut DCI-P3 est tenue (voir photo) ! C’est très rare. Jusqu’à maintenant je n’avais vu ça qu’avec des vidéoprojecteurs tri-laser RVB. C’est une des grosses satisfactions de ce banc d’essai ! Le wide gamut est un aspect trop souvent négligé, mais c’est un tort, car ça donne un coup de boost à l’image, notamment en renforçant le contraste perçu. C’est ce qu’on appelle le phénomène Helmholtz-Kohlrausch, mais je reviendrai sur ce dernier dans un autre article.

Le HDR est splendide avec le Benq W5800 grâce :

  • à sa forte luminosité,
  • à son gamut très large,
  • à sa bonne gestion du HDR avec une fonction de transfert électro-optique bien maîtrisée.

J’émets toutefois une réserve. Certes, le HDR10 1000 nits est vraiment superbe, mais cela devient plus compliqué avec 2000, 4000 et 10 000 nits. Cela me fait penser que le Benq W5800 ne dispose certainement pas d’un vrai Dynamic Tone Mapping (DTM). Associer le Benq W5800 avec un processeur vidéo, du type madVR Envy ou Lumagen Radiance Pro, n’est donc pas du tout une hérésie. Certes, ces derniers coûtent plus cher que le projecteur, mais ce serait la seule façon de bénéficier d’une gestion du HDR totalement automatique. Je dis cela en connaissance de cause, car j’ai testé le Benq W5800 avec mon madVR Envy Pro. Ce vidéoprojecteur prend une autre dimension avec ce type d’équipement, que ce soit au sujet de la gestion du HDR ou de la sensation d’un piqué accru. Enfin bref, on peut très bien se passer d’un processeur vidéo, et quand même se faire plaisir avec le Benq W5800, mais c’est mieux avec. Autrement dit, les ingénieurs de Benq ont super bien travaillé sur le Benq W5800, mais il leur reste encore un peu de travail pour atteindre le niveau de JVC concernant la maîtrise du HDR. Mais comme Benq est une marque très sérieuse, je n’ai pas d’inquiétude sur les capacités de ses ingénieurs à faire progresser le Benq W5800, en particulier sur cette question du HDR.

Il est à noter qu’en HDR le Benq W5800 bascule automatiquement sur un gamut étendu. Mais en SDR, pour profiter de ce dernier, il faut sélectionner le mode « Cinéma lumineux ». Celui-ci est également un mode calibré en usine, mais pour le gamut DCI-P3, qu’il couvre à 100% !

L’avis du testeur, Hervé Thiollier.

Quand j’ai lu les premiers tests du Benq W5800, tous positifs, voire enthousiastes, je me suis demandé si les testeurs n’avaient pas été victimes d’une hallucination collective. En effet, comment peut-on apprécier un projecteur avec un contraste séquentiel aussi faible ? Mais maintenant que je l’ai testé, je comprends tout ! Il se passe en effet quelque chose avec ce Benq W5800 ! Ainsi, dès qu’on lance un film, c’est toute la magie du cinéma qui vous saute au visage, tel un diable sortant de sa boîte. En tout cas, l’image qu’il délivre ne laisse pas insensible. Que c’est beau ! Elle est piquée, éclatante, étincelante, ce que j’ai vu de mieux en vidéoprojection ! Ainsi, le Benq W5800 m’a replongé au temps épique des vidéoprojecteurs haut de gamme Sim2, Samsung, Marantz, j’en passe et des meilleurs. Certes, ses noirs dans les scènes sombres sont perfectibles, mais c’est son seul véritable point faible à mes yeux.

Et que dire de la qualité de fabrication ? C’est incroyable pour un vidéoprojecteur de ce prix. Certes, 5000 € n’est pas à la portée de toutes les bourses, mais une telle qualité de fabrication est en général réservée à des machines bien plus chèresTout respire la qualité chez ce Benq W5800, la télécommande, l’optique, la coque, tout je vous dis !

Je ressors donc totalement enthousiaste de ce test ! J’ai vraiment apprécié ce magnifique projecteur !

Mais il y a des points que je n’ai pas encore évoqués :

  • l’effet d’arc-en-ciel,
  • la robustesse et la tenue dans le temps.

Commençons par l’effet d’arc-en-ciel. Je n’y suis pas sensible, j’ai donc soumis mon cobaye préféré dans ce domaine, à savoir mon épouse. Elle est très sensible à cet effet. Elle l’a vu, mais ça reste très discret, selon elle. En tout cas, rien à voir avec l’effet d’arc-en-ciel de l’Optoma UHD65, qui est épouvantable !

Passons à la robustesse. Etant donné la qualité de fabrication du Benq W5800, je n’ai aucune inquiétude dans ce domaine. En outre, un des avantages des vidéoprojecteurs DLP est de ne pas avoir de matrices LCD, qui parfois se dégradent dans le temps. Je ne vais citer aucune marque, histoire de ne blesser personne, mais dans mon activité de calibreur professionnel, j’ai un peu trop rencontré ce problème ! Enfin bref, avec le Benq W5800, aucune crainte à avoir, il ne dispose pas de matrices LCDLe Benq W5800 est donc le projecteur que je vais recommander en priorité pour tous ceux désirant disposer d’une belle image, durable dans le temps, quelles que soient les conditions de fonctionnement.

Le Benq W5800 face à la concurrence

En attendant la prochaine commercialisation du successeur du JVC NP5, les deux principaux concurrents du Benq W5800 aux alentours des 5000 € sont :

  • Le Sony XW5000
  • L’Epson LS12000

Benq W5800 vs Sony XW5000

Le Sony XW5000 va aller un peu plus loin en termes de piqué, mais ça se joue à pas grand-chose. Ainsi, le Benq W5800 va délivrer une image un peu plus douce, qui ne sera pas pour déplaire à ceux appréciant une image plus « cinéma ». Le Sony va également mieux s’en tirer concernant la profondeur des noirs dans les scènes les plus sombres. Mais en dehors de ces deux points, le Benq W5800 va prendre l’avantage sur à peu près tous les autres aspects faisant une belle image.

Benq W5800 vs Epson LS12000

Au sujet du piqué, le Benq W5800 prend peut-être un léger avantage. En revanche, l’Epson LS12000 va mieux tirer son épingle du jeu concernant les scènes sombres. Ensuite, comme pour le Sony, je dirais que le Benq W5800 va prendre l’avantage sur à peu près tous les autres aspects faisant une belle image.

Conclusion

Le Benq W5800 souffre d’une grosse faiblesse : la profondeur des noirs dans les scènes les plus sombres. Mais grâce au Dynamic Black et aux dispositifs de renforcement du contraste local, il limite les dégâts dans ce domaine, à tel point que cette faiblesse ne devrait pas être rédhibitoire pour la majorité des amateurs de vidéoprojection. Mais n’est-ce pas sa seule véritable limitation ? Sûrement ! En tout cas, le Benq W5800 mérite tout votre intérêt par rapport à ses principaux concurrents.

  • Le piqué
  • La qualité de fabrication
  • La robustesse dans le temps
  • La présence d’un lens-shift de forte amplitude
  • La forte luminosité
  • Le HDR
  • La couverture à 100% du gamut DCI-P3
  • Le contraste intra-image
  • L’éclat de l’image
  • Des noirs perfectibles dans les scènes les plus sombres

Je remercie chaleureusement Benq France pour le prêt de ce projecteur.

Récompense Home Cinéma Tendances

Le Benq W5800 rate la médaille d’or à cause de sa faiblesse dans les noirs des scènes sombres, mais j’ai longtemps hésité. Je lui attribue donc la médaille d’argent, une récompense amplement méritée !

Foire aux questions

Le Benq W5800 est-il plus destiné aux salles de cinéma privées ou aux pièces de vie ?

Vu sa couleur noire et sa focale un peu plus longue que d’habitude chez Benq, c’est un vidéoprojecteur plutôt destiné aux salles dédiées, pour un placement en fond de salle.

A-t-on intérêt à utiliser le Benq W5800 associé à une toile de projection ALR ?

Oui, mais ça ne fera pas des miracles. En pièce de vie, c’est incontournable ! En revanche, en salle de cinéma privée, une toile de projection blanche fera très bien l’affaire, en particulier si les bandes cinemascope sont masquées.

Quelle taille d’écran peut-on utiliser avec le Benq W5800 ?

De 2 à 4 mètres de large. Au-delà de 4 mètres de large, le choix d’une toile blanche à gain (bien supérieur à 1) s’avérerait très pertinent.

Comment renforcer les noirs du Benq W5800 ?

Il faut activer le Dynamic Black, placer l’amplification du contraste local sur « élevé » et placer l’amplification du contraste global sur « bas ». Il faut également régler le paramètre « luminosité » à l’aide d’une mire de clipping afin d’optimiser les noirs sans les boucher. Utiliser un écran de projection à masques serait aussi une excellente idée pour renforcer le contraste perçu.

Comment savoir si je suis sensible à l’effet d’arc-en-ciel des projecteurs mono-DLP ?

Il faut tester, par exemple en allant voir ce type de projecteur en magasin. Le Benq W5800 étant très discret dans ce domaine, très peu d’utilisateurs devraient être gênés à tel point que ça deviendrait rédhibitoire. En outre, il faut savoir qu’en général on finit par s’habituer à cet effet, jusqu’à ne plus le voir du tout.

Peut-on se passer d’un calibrage avec le Benq W5800 ?

Oui, on peut s’en passer grâce au mode « Cinéma », mais dans ce cas il vaut mieux disposer d’une certaine expertise de la vidéoprojection, sinon vous risquez de passer à côté du potentiel de ce vidéoprojecteur.

Combien coûte le calibrage à domicile du Benq W5800 ?

En fonction du calibreur vidéo choisi, le prix de cette prestation va tourner aux alentours des 500 € (frais de déplacement inclus). Mais vous pouvez également vous faire offrir le calibrage en achetant le Benq W5800directement au calibreur.

Puis-je calibrer moi-même le Benq W5800 ?

Vous pouvez effectuer quelques réglages par vous-même, à l’aide de quelques mires, mais le matériel nécessaire est beaucoup trop coûteux (plus de 10 000 €) pour que ce soit réaliste et pertinent. Un calibrage de qualité professionnelle nécessite en effet un spectroradiomètre de résolution inférieure ou égale à 4 nm pour les projecteurs laser, ainsi que d’un colorimètre précis et descendant bas dans les basses lumières. Il est donc illusoire d’espérer atteindre un bon résultat avec un colorimètre à 300 € et sans expérience.

Le Benq W5800 peut-il être utilisé sans calibrage et sans aucun réglage ?

Oui, mais c’est la meilleure façon de passer à côté de tout son potentiel. Un projecteur Epson, Sony ou JVC est sans doute plus facile à utiliser pour un néophyte.

Le Benq W5800 est-il un projecteur 4K ?

Pas exactement car sa définition native est Full HD. Mais son système de simulation 4K est tellement efficace que son piqué est tout proche de celui d’un vidéoprojecteur 4K natif.

Herve-THIOLLIER

Hervé THIOLLIER

Expert en cinéma privé – Calibreur vidéo – Revendeur de matériel audio et vidéo toutes marques.

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