Test – Leica Cine Play 1

Test – Leica Cine Play 1

Contexte

Le test du Leica Cine Play 1 arrive à point nommé puisqu’il fait suite au banc d’essai du Valerion VisionMaster Pro 2, effectué trois mois avant sur Home Cinéma Tendances. Les deux machines partageant la même base matérielle (celle du Hisense C2 Ultra), il va donc être intéressant de les comparer.

Lequel va-t-il sortir vainqueur de ce duel fratricide ? Réponse tout de suite dans ce test.

Présentation du Valerion VisionMaster Pro 2

Le Leica Cine Play 1 est un vidéoprojecteur Mono-DLP équipé de la puce DMD Texas Instruments 0,47″, associé à une source lumineuse tri-laser RGB. Cette combinaison lui permet d’afficher une image 4K d’une grande richesse colorimétrique, couvrant l’espace Rec.2020. Leica apporte son savoir-faire optique avec une lentille Summicron et un traitement Leica Image Optimization (LIO) pour affiner la précision et la dynamique de l’image. Compatible Dolby Vision, HDR10+ et HDR10, il affiche une luminosité annoncée d’environ 3 000 lumens. Proposé à 3 490 €, il se positionne au-dessus du Valerion VisionMaster Pro 2 (2 990 €), avec un accent marqué sur la qualité d’image et la finition premium.

Bruit de fonctionnement

Bruit résiduel dans la pièce : 30.6 dB

Voici ma mesure de bruit de fonctionnement effectuée à 1 m devant le projecteur : 32.4 dB (vs 31.2 dB pour le Valerion VisionMaster Pro 2). Comme pour le Valerion, le bruit de fonctionnement reste constant quelle que soit la puissance du laser. Le Leica Cine Play 1 est un peu plus audible que son concurrent, toutefois son bruit de fonctionnement demeure léger pour un projecteur aussi lumineux.

Piqué – Netteté

Comme pour tous les projecteurs mono-DLP utilisant le procédé de wobulation, il m’a été impossible de prendre une photo exploitable de la mire UHD utilisée habituellement sur Home Cinéma Tendances. Vous allez donc être obligé de me croire sur parole. Le Leica Cine Play 1 bénéficie d’un excellent piqué grâce à son optique haut de gamme (lentille Leica Summicron asphérique en verre de haute qualité). Ainsi, la netteté de l’image dépasse celle du Valerion VisionMaster Pro 2, de manière flagrante. Le piqué du Leica Cine Play 1 est du même niveau que celui d’un projecteur 4K natif. Ce surcroit de netteté par rapport au Valerion VisionMaster Pro 2 justifie, selon moi, les 500 € d’écart entre les deux machines. Toutefois, pour profiter pleinement de ce piqué de champion, il va falloir éviter de faire appel à la correction de trapèze. Pour ce faire, il faudra respecter trois conditions :

  • Faire en sorte que l’objectif soit parallèle à la toile de projection, donc sans basculement vers le bas ou vers le haut, et sans faire tourner le projecteur sur la gauche ou sur la droite.
  • Ne pas décaler le projecteur à gauche ou à droite, donc faire en sorte qu’il soit positionné dans l’axe de l’écran.
  • Placer l’objectif au niveau du bas de l’écran.

Effet d’arc-en-ciel

Le Leica Cine Play 1 dispose de beaucoup de qualité, mais son image n’est pas très reposante. Cela est peut-être dû à l’effet d’arc-en-ciel, propre aux projecteurs mono-DLP. Pourtant je n’y suis pas sensible habituellement, mais là, j’en ai vu.

Fluidité

Je n’ai pas détecté de problème de fluidité particulier. Le Leica dispose d’une multitude de réglages d’aide à la fluidité, permettant d’adapter la fluidité à ses goûts.

Luminosité

Comme pour le Valerion VisionMaster Pro 2, la colorimétrie du Leica Cine Play 1 change beaucoup en fonction de la puissance du laser. Ceci est singulier car c’est beaucoup moins le cas pour des projecteurs comme EpsonSony ou JVC. Or il est important de calibrer avant d’effectuer une mesure de luminosité car celle-ci dépend beaucoup du taux de vert dans la balance des blancs. J’ai donc effectué une seule mesure de luminosité, après calibrage, avec le laser à 10 : 2133 lumens. C’est une valeur relativement forte pour un projecteur home cinéma, surtout si on prend en compte le faible bruit de fonctionnement à 32.4 dB.

Profondeur des noirs – Contraste

Voici mes mesures de contraste séquentiel après calibrage :

  • Contraste séquentiel natif : 1717:1
  • Contraste séquentiel optimisé : 12785:1
Contraste séquentiel natif
Contraste séquentiel optimisé

Ces valeurs sont comparables à celles obtenues avec le Valerion VisionMaster Pro 2. Lorsqu’on utilise le dispositif de contrôle dynamique du laser, la profondeur des noirs devient très correcte, mais cela ne se fait pas sans contreparties. En effet, on détecte un pompage de luminosité, certes léger, mais quand même bien visible. Concrètement quand on passe d’une image sombre à une autre plus claire, ou inversement, la luminosité de certaines parties de l’image met du temps à se stabiliser. Cela peut prendre environ 1 à 2 secondes, en particulier quand on passe d’une image claire à une image sombre. Autrement dit, une scène sombre met du temps à se stabiliser. Et si cette dernière comporte des sous-titres, alors la stabilisation n’arrive jamais. Pour ma part, cela ne m’a pas gêné plus que ça. Ou autrement dit j’ai accepté ces défauts en regard de ce qu’apporte ce dispositif par ailleurs, mais cela pourrait être rédhibitoire pour d’autres personnes.

Le HDR

Comme le Valerion VisionMaster Pro 2, le Leica Cine Play 1 dispose d’un Dynamic Tone Mapping (DTM). Il fonctionne très bien, peut-être même mieux que celui du Valerion ! En tout cas, je n’ai pas réussi à le prendre en défaut.

Le Leica Cine Play 1 délivre un HDR très lumineux, un peu comme le font les JVC de dernière génération. Ce n’est ni bien ni mal, c’est juste une question de choix. Mais comme celui-ci semble correspondre à la demande du consommateur, je dirais que c’est plutôt un bon choix.

Le Leica Cine Play 1 dispose de plein d’atouts en HDR :

  • Une forte luminosité
  • Un DTM de bonne facture
  • La compatibilité avec le Dolby Vision
  • Des noirs profonds (lorsqu’on active le contrôle dynamique du laser)
  • Un gamut Rec.2020 couvert à 100 %

Le Leica devrait donc satisfaire le plus grand nombre en HDR.

La colorimétrie

Le Leica Cine Play 1 se calibre sans trop de difficultés. En tout cas, il se comporte suffisamment bien sur le plan colorimétrique, de manière à arriver à un résultat satisfaisant au final. Toutefois, j’émets une réserve : si on veut un résultat totalement abouti, il faut choisir deux presets différents pour le SDR et le HDR. Par exemple, j’ai choisi « Cinéma nuit » pour le SDR et « Filmmaker » pour le HDR. Cela nécessite de jongler entre deux presets en fonction de ce qu’on est en train de regarder. C’est une critique qui a été suffisamment faite aux projecteurs Epson pour ne pas le signaler ici.

Comme pour le Valerion VisionMaster Pro 2, l’espace Rec.2020 est couvert à 100% (ou presque), ce qui est normal pour un projecteur Tri Laser RGB.

L’avis du testeur, Hervé THIOLLIER

J’ai beaucoup aimé ce Leica Cine Play 1, en particulier pour son piqué incroyable, ce qui est un vrai plus par rapport au Valerion VisionMaster Pro 2. Ainsi, il devrait satisfaire la majorité des utilisateurs, mais sans convaincre les plus exigeants pour les raisons suivantes :

  • Son placement est assez exigeant quand on veut disposer du meilleur piqué possible
  • Le contrôle dynamique du laser est efficace, mais perfectible. Ainsi, des marques comme Epson, Sony ou JVC font mieux dans le domaine, c’est-à-dire qu’elles disposent d’un contrôle dynamique du laser encore plus efficace et souvent sans aucune contrepartie réellement visible.
  • L’effet de speckle dû au tri-laser RGB est un vrai problème ! En tout cas, ce sera rédhibitoire pour quasiment tous les utilisateurs d’une toile ALR, ce qui est fréquent en pièce de vie. C’est donc paradoxal de concevoir des projecteurs Lifestyle, prévus pour être utilisés en pièce de vie, mais dont la technologie tri-laser RGB interdit l’usage d’une toile ALR. Pour en savoir plus à ce sujet, je vous invite à lire cet article.

Ce qui m’a conduit à émettre cette réserve, c’est l’exemple de deux de mes clients. Le premier est passé de ce Leica Cine Play 1 à un JVC NZ500 car il ne supportait plus l’effet de speckle trop fort sur sa toile ALR. Aujourd’hui, sa famille et lui sont comblés par le JVC. Le second est aussi passé du Leica Cine Play 1 au JVC NZ500, mais pas pour les mêmes raisons. Cette fois-ci c’était essentiellement pour une question de profondeur des noirs. Mon client est venu voir à mon showroom, et comme les noirs du JVC l’ont complètement convaincu, il est reparti avec ! Ces exemples, ainsi que mon expérience personnelle (j’utilise au quotidien un JVC NZ700), m’ont conduit à penser que ces projecteurs Lifestyle, que ce soit le Valerion VisionMaster Pro 2 ou le Leica Cine Play 1, ne sont pas en mesure de satisfaire les plus exigeants d’entre nous.

Conclusion

Pour le test du Valerion VisionMaster Pro 2, je concluais en disant qu’il était le meilleur projecteur Lifestyle du marché. Eh bien, après avoir testé le Leica Cine Play 1, j’ai changé d’avis au profit de ce dernier. Certes, les deux machines sont très proches en qualité, mais le Leica Cine Play 1 me semble plus abouti pour la gestion du HDR et pour le piqué. En tout cas, si vous envisagez l’acquisition du Leica Cine Play 1 comme un achat à long terme, les 500 € d’écart ne devraient pas vous arrêter.

  • Le rapport qualité / prix
  • Les noirs profonds
  • Le gamut large
  • Le silence de fonctionnement
  • Un HDR peut-être un peu mieux géré que le Valerion VisionMaster Pro 2
  • L’effet d’arc-en-ciel, bien que discret.
  • L’effet de speckle, rendant compliqué l’utilisation d’une toile ALR.

Récompense Home Cinéma Tendances

Etant donné que le Leica Cine Play 1 est d’un rapport qualité / prix étonnant et qu’il bénéficie d’un piqué de champion, il se voit attribuer la médaille d’or Home Cinéma Tendances.

Herve-THIOLLIER

Hervé THIOLLIER

Expert en cinéma privé – Calibreur vidéo – Revendeur de matériel audio et vidéo toutes marques.

2 réponses

  1. Merci pour ce test, je suis tout à fait d’accord avec vous concernant le piqué qui est pour moi la plus grande qualité de ce projecteur. Concernant le speckle, il est grandement atténué en utilisant un écran blanc mais évidemment on perd alors en contraste.

    1. Bonjour François,

      Oui effectivement le speckle est grandement atténué sur une toile blanche. Je l’ai d’ailleurs testé sur la Vision White d’ADEO Screen. Sur cette dernière le speckle était à peine visible, même pour mon œil averti ! En revanche c’était épouvantable sur toile ALR.

      Cdt
      Hervé Thiollier

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