Le gamut d’un téléviseur ou d’un vidéoprojecteur
Pour commencer il convient de définir ce qu’est le gamut. En synthèse additive des couleurs, il s’agit de l’ensemble des couleurs qu’un diffuseur d’images est capable de reproduire. Et si vous souhaitez approfondir vos connaissances, je vous invite à lire cet article : les espaces de couleur en télévision et vidéoprojection
Le diagramme CIE, quant à lui, est la figure colorée rassemblant l’ensemble des couleurs que l’œil humain est capable de percevoir en moyenne. A l’heure actuelle, aucun diffuseur d’images n’est capable de couvrir la totalité de ce diagramme.
Les espaces de couleurs
En vidéo, les trois espaces de couleurs les plus utilisés sont, de plus étroit au plus large, le Rec.709, le DCI-P3 et le Rec.2020.
L’espace Rec.709 est celui qui a été choisi par l’industrie du cinéma et de la télévision, avant le lancement des Blu-Ray, car à l’époque les téléviseurs n’étaient pas capables de faire mieux. Depuis, des progrès ont été faits, et beaucoup de télés ou de vidéoprojecteurs couvrent actuellement tout ou partie du DCI-P3, l’espace de couleurs utilisé au cinéma.
L’espace Rec.2020, quant à lui, est celui qui a été choisi avant le lancement des Blu-Ray 4K/UHD. Pour l’instant, seuls quelques moniteurs professionnels ou quelques murs d’images sont capables de le couvrir à 100%. Mais à terme, le but est qu’un maximum de diffuseurs d’images grand public en soient capables.
Un gamut étendu, quel intérêt ?
L’objectif principal est sans doute de se rapprocher des couleurs que l’on peut voir dans la vraie vie, mais pas seulement. En effet, des couleurs plus saturées ont aussi un impact sur le contraste perçu. Il s’agit de l’effet Helmholtz-Kohlrausch. Ce dernier indique que deux couleurs disposant de la même luminance, prenons par exemple deux rouges, ne sont pas perçues comme présentant la même luminosité. Autrement dit, à luminance égale, la couleur paraissant comme la plus lumineuse est celle qui est la plus saturée. Cet effet a donc des conséquences sur le contraste perçu car une image plus saturée paraîtra toujours comme plus contrastée.
L’avis subjectif d’Hervé Thiollier
Je reconnais que ma position a évolué à ce sujet. Il y a quelques années, j’accordais moins d’importance au gamut étendu. Mais mon expérience dans le calibrage des télés et des projecteurs m’a conduit à revoir ma position. En effet, je me suis rendu compte que l’impression visuelle était meilleure lorsque le diffuseur d’images disposait d’un gamut plus large. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai développé ce que j’ai appelé le « calibrage DCI-P3 ».
En outre, j’utilise au quotidien un Epson EH-LS10000, un projecteur de définition native Full HD, depuis 6 ans. On me demande souvent pourquoi je ne le change pas au profit d’une machine 4K native. La raison est simple, ce dernier couvre à 100% l’espace DCI-P3, et cela est rare ! Ainsi, grâce à un processeur vidéo madVR Envy Pro, je regarde toutes les images en DCI-P3, et je vous garantis que ça donne une autre dimension aux images !
Téléviseurs ou vidéoprojecteurs : que choisir ?
Si cet article vous a convaincu, il vous reste maintenant à savoir quels appareils choisir. Je ne vais pas établir une liste exhaustive, ce serait trop long, mais je vais vous donner quelques indications qui devraient être bien utiles.
Concernant les téléviseurs, c’est assez simple, les écrans OLED LG et Panasonic sont en général très bons dans ce domaine.
Quant aux vidéoprojecteurs, actuellement les meilleurs sont les JVC concernant le gamut. Les DLA-N7 et DLA-NX9 étaient très bien à ce sujet. Mais, pour la nouvelle gamme, ce sont les DLA-NZ8 et DLA-NZ9 qu’il faut viser. Quant aux projecteurs Sony, ils font un peu moins bien, mais ils ne sont pas très loin. Les plus performants dans ce domaine sont les machines laser, à commencer par le Sony VPL-VW790ES. Mais en dehors de JVC et de Sony, il n’y a rien de bien folichon ! Epson était bon autrefois avec les EH-LS10000 et EH-LS10500, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Quant aux autres marques de projecteurs, elles sont assez médiocres dans ce domaine.
Conclusion
Que ce soit pour un téléviseur ou pour un vidéoprojecteur, une image de qualité est un tout. Il faut un bon piqué, des noirs profonds non bouchés, une luminosité suffisante, des blancs éclatants non brûlés, une colorimétrie juste et si possible un gamut étendu. Ce dernier point est trop souvent négligé, mais c’est un tort car il apporte beaucoup plus que ce qu’on imagine a priori. Donc, quand vous choisissez un téléviseur ou un vidéoprojecteur, tenez-en compte