Optoma UHZ65, Sony VPL-VW260ES ou Sony VPL-VW360ES : un choix cornélien !
Vous êtes nombreux à vous poser cette question : Optoma UHZ65, Sony VPL-VW260ES ou Sony VPL-VW360ES, que choisir ? La question est très pertinente, pour ces trois projecteurs 4K, en particulier pour l’Optoma UHZ65 et le Sony VPL-VW260ES qui sont exactement au même prix (5000 €).
Pour répondre à cette question, j’ai fait appel à quelques passionnés de vidéoprojection, en organisant un rassemblement chez mon ami Christophe (alias Totof50 sur le forum HCFR). Vous pourrez consulter leurs avis respectifs un peu plus loin dans cet article.
Ce test comparatif a été réalisé avec seulement deux projecteurs : l’Optoma UHZ65 et le Sony VPL-VW360ES. Le Sony VPL-VW260ES n’était donc pas de la partie, mais ce dernier délivre une image assez similaire à celle du Sony VPL-VW360ES, ces deux vidéoprojecteurs ne différant que par leur équipement (le Sony VPL-VW360ES possèdent en plus des mémoires de zoom, un iris fixe et dynamique, ainsi qu’un dispositif de calibration automatique).
Mais, quelles sont les différences matérielles entre ces trois projecteurs ? C’est ce que nous allons découvrir immédiatement dans le paragraphe suivant.
Présentation des trois vidéoprojecteurs
L’Optoma UHZ65 est un projecteur DLP 4K. Mais, le terme 4K ou Ultra HD n’est pas totalement approprié, dans le sens où il ne dispose pas des 8 millions de micro-miroirs nécessaires, mais de seulement 4 millions, ce qui est déjà le double par rapport à un projecteur DLP Full HD. La résolution Ultra HD est alors obtenue par simulation selon le procédé XPR de Texas Instrument. Cela se ressent-il au niveau du piqué ? Il est trop tôt pour y répondre, nous verrons cela au travers des différents avis des participants de ce test.
La particularité de l’Optoma UHZ65 est de disposer d’un éclairage laser pouvant délivrer jusqu’à 3000 lumens ! Mais, hormis cela, l’Optoma UHZ65 est moins bien équipé que les deux projecteurs Sony. En effet, son optique et son lens shift sont manuels, contrairement aux vidéoprojecteurs Sony, qui disposent tous les deux d’une optique et d’un lens shift entièrement motorisés. En outre, le lens shift vertical de l’Optoma UHZ65 est de faible amplitude (15 % vers le haut lorsqu’il est placé en position table basse ou 15 % vers le bas lorsqu’il est positionné à l’envers au plafond), ce qui le rend plus difficile à placer.
Le Sony VPL-VW260ES et le Sony VPL-VW360ES sont tous les deux des projecteurs LCD (appellation SXRD chez Sony) à matrices 4K natives. Comme nous venons de le voir, leur optique et leur lens shift sont entièrement motorisés. Leur lens shift est de grande amplitude : + 85% / – 80% en vertical et +/- 31% à l’horizontal. Ils peuvent délivrer jusqu’à 1500 lumens.
Comment différencier les Sony VPL-VW260ES et VPL-VW360ES ? C’est simple, j’ai un moyen mnémotechnique pour cela, le plus cher des deux, le VPL-VW360ES (6990 €) dispose d’une collerette dorée (voir la photo ci-dessous) alors que celle du VPL-VW260ES est argentée.
Concernant la luminosité, l’Optoma UHZ65 est le plus lumineux des trois, avec 2500 lumens mesurés après calibration en HDR (voir le test de l’Optoma UHZ65), contre un peu plus de 1400 lumens pour les projecteurs Sony dans les mêmes conditions. Toutefois, en SDR les trois machines délivrent à peu près le même flux lumineux après calibration, avec 1500 lumens pour l’Optoma et un peu plus de 1400 lumens pour les Sony. Mais, grâce à son laser, la luminosité de l’Optoma UHZ65 va décroître beaucoup plus lentement dans le temps, alors que celle des deux projecteurs Sony va connaître une décroissance rapide durant les 1000 premières heures de la lampe.
Matériel utilisé
- Un Optoma UHZ65
- Un Sony VPL-VW360ES
- Un écran Xtrem Screen CineMask de 2,73 mètres de base
- Un lecteur Oppo UDP-203 tweaké par JCM Audio
Les commentaires des participants du test
L’avis de Jean-Michel – Niveau : débutant
Passionné depuis plusieurs années de home cinéma en version TV, je me suis lancé depuis 2 ans dans la construction de ma salle dédiée. J’arrive à bout touchant et il est donc maintenant temps de penser sérieusement au vidéoprojecteur que je souhaite acheter.
Dans le budget confortable (sans être délirant) autour de 5000 € (prix public constaté), soit autour des 4000 € négocié, 2 projecteurs ont retenu mon attention : l’Optoma UHZ65 et le Sony VPL-VW260ES.
L’Optoma UHZ65, ce simili 4K DLP a de mon point de vue différents avantages :
- D’abord il utilise une source laser (stable et durable et donc particulièrement intéressante à faire calibrer). Sa puissance annoncée permet d’envisager l’HDR de manière relativement réaliste. Le fait de pouvoir faire varier sa puissance est un atout pour les contrastes.
- Un piqué propre au mono DLP.
- Un système permettant d’améliorer la fluidité en HD et UHD.
Mais :
- Un placement un peu difficile
- Les potentiels problèmes liés à l’effet AEC propres au DLP.
Le Sony VW260, vrai 4K en lampe « traditionnelle » :
- Image de marque plus forte.
- Probablement peu/pas de mauvaise surprise.
- Des tests très élogieux un peu partout.
Mais :
- Une luminosité « seulement » à 1500 lumens sur le papier.
- Une luminosité qui baissera avec le temps.
- Pas de Motionflow en 4K.
Alors disons-le de suite, j’ai trouvé l’image de l’Optoma vraiment magnifique. On a vraiment un effet Ouha ! Lors de la démo chez Christophe organisée par Hervé, en salle semi-dédiée (bien traitée avec des rideaux triple black velvet + écran technique Xtrem Screen Daylight 0.9), j’ai eu l’impression d’être face à un écran TV géant. Ce type d’image peut être discutée par les puristes qui peuvent préférer une image plus « cinéma », mais vraiment pour moi ça en jette. La fluidité était impeccable avec le traitement au minimum sans avoir d’impression « caméscope ».
Effectivement, en cherchant, j’ai pu voir quelques blancs un peu brûlés, on a pu déceler un ou deux effets de pompage, mais l’image qu’il propose était tellement propre que ça n’aurait pas été rédhibitoire pour moi.
Je n’ai pas non plus vu de bruit vidéo excessif en visualisation normale (bon après, le nez collé sur l’écran, c’est possible, mais ce n’est pas comme ça que je compte regarder mes films).
Mais, parce qu’il y a un mais, le gros point noir qui me fait à lui seul définitivement faire une croix sur ce projecteur, est que j’ai découvert que je suis sensible aux arc-en-ciels. Ça ne m’a pas frappé tout de suite sur le premier extrait mais une fois observés, j’en voyais partout et c’est devenu vite fatigant et très frustrant. Sans cela, c’était un quasi sans faute et je l’aurais acheté à coup sûr. Grr ! Vraiment dommage !
Du coup, mon attention s’est portée avec plus de précisions sur le Sony VW360, très proche semble-t-il du 260 si on n’a pas besoin des mémoires de zoom et de l’iris.
L’image est aussi très belle. Moins « ouha ! », probablement, mais plus « facile » à regarder parce que sans artefacts ou défaut majeur. Les détails dans les fortes lumières étaient plus précis et les contrastes excellents. Je n’ai pas eu de sentiment de manque au niveau de la puissance lumineuse.
Mais j’avais quand même au départ le sentiment que les vidéos étaient un peu moins fluides. Christophe, qui nous accueillait, a reconnu qu’il préférait les images sans traitement. Une fois le MotionFlow activé au minimum, tout est devenu parfait !
Au final, c’est la raison et l’homogénéité qui l’emporte pour moi (avec passion quand même !) et qui va me conduire probablement à acheter le Sony. Comme je regrettais un peu de n’avoir pas de 3D sur l’Optoma, je me dis que ce petit plus aide à la décision.
Probablement le ferai-je calibrer une première fois puis changerai-je de lampe très régulièrement, comme Christophe, pour conserver une image optimale.
Merci encore beaucoup à Hervé et Christophe qui m’ont vraiment aidé dans mon choix et avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à échanger dans la vraie vie (hors forum !) sur ces 2 excellents projecteurs.
L’avis de Christophe – Niveau : expert
Tout d’abord merci à Hervé qui m’a permis de découvrir et de comparer l’Optoma UHZ65 chez moi face à mon Sony VPL-VW360ES. Petit coucou au passage à Jean-Michel et Sébastien, venus de Suisse pour l’occasion. On se rencontrait pour la première fois et c’était vraiment très sympa.
Sans surprise l’Optoma ne me convient pas à cause des AEC, j’y suis vraiment trop sensible ! Au premier coup d’œil il a une image très flatteuse, un vrai effet wahou… Mais celle-ci ne me convient pas en comparaison de celle du Sony VPL-VW360ES dont je suis habitué. L’image donne l’impression d’une télé géante sur mes 2m73 de base, avec un côté pêchu et un piqué mis très en avant… un rendu très/trop poussé a mon goût, comme si je regardais des photos. Je préfère le rendu du Sony VPL-VW360ES avec son image cinéma sublimée, bien supérieure à celle des salles obscures.
Avec son rendu flatteur au premier coup d’œil et l’avantage de la technologie laser, l’Optoma devrait satisfaire beaucoup de monde, mais en comparaison avec le Sony VPL-VW360ES, j’ai relevé quelques défauts (le Sony était en lampe basse et le laser de l’Optoma à 80 % en SDR et 100 % en HDR) :
- Positionnement compliqué : au plafond à l’envers ou alors sur table basse devant soi.
- La présence de grain/bruit vidéo, même en désactivant le Brillant Color et le Dynamic Black.
- Lorsque le Brillant Color est activé, il accentue le grain/bruit de manière assez importante.
- Le Dynamic Black n’est pas très bien géré. Il devrait se faire plus discret, voire ne pas s’activer sur certaines scènes… Il crée un effet de pompage assez gênant pour moi. Par défaut, je préfère qu’il ne soit pas activé, même si le niveau de noir semble « laiteux » dans ce cas. Le Sony propose une toute autre vision (je n’active pas l’iris dynamique), détaillée, lisible et nuancée.
- Je retrouve les même effets de solarisation qu’avec le Sony, mais l’Optoma en crée là où le Sony n’en a pas.
- Je perçois une légère vibration à l’image et des micros saccades que je ne vois pas sur le Sony VPL-VW360ES.
- L’interpolation d’image marche plutôt bien et ne me dérange pas de trop, mais bon ce n’est pas ma tasse de thé !
- Sur ces deux derniers points et si j’ajoute la perception des AEC, je trouve l’image fatigante, difficile à encaisser… Positionné à 3m30 de la base image de 2m73, j’ai dû me reculer à 5m50/6m10 pour que ma vision s’en trouve plus confortable. Je n’ai pas du tout cette sensation sur le Sony VPL-VW360ES.
- Je trouve l’image trop surexposée à la lumière, avec une tendance à brûler les détails, même sur les visages… et même en baissant le laser.
- Le rendu global est moins équilibré et homogène.
L’avis de Hervé Thiollier – Niveau : expert
L’Optoma UHZ65 délivre une image encore plus bluffante que celle des Sony VPL-VW260ES et VPL-VW360ES, en particulier sur les scènes claires et mixtes, mais celle des Sony est plus équilibrée et sans défauts. Ce n’est pas le cas de l’Optoma, dont l’activation du « Dynamic Black » (dispositif de renforcement du contraste dynamique), entraîne quelques légères imperfections d’image : blancs brûlés, dérives colorimétriques et effets de pompage de la luminosité. Toutefois, pour ceux qui accepteront ces petits désagréments et qui ne sont pas sensibles aux arc-en-ciels générés par les projecteurs DLP, l’Optoma UHZ65 saura les ravir avec son image vraiment flatteuse, un piqué exceptionnel, un contraste intra-image de champion et des noirs étonnamment profonds pour un projecteur DLP. En revanche, pour ceux qui préféreront jouer la sécurité, le Sony VPL-VW260ES ou le Sony VPL-VW360ES sera un meilleur choix.
Conclusion
L’Optoma UHZ65 délivre une image vraiment bluffante, extrêmement piqué et fortement contrastée (dans les scènes claires et mixtes). En outre, les noirs dans les scènes sombres sont étonnamment profonds pour un projecteur DLP, lorsque le dispositif « Dynamic Black » est activé. Toutefois, ce dernier génère des défauts d’image qui pourraient s’avérer rédhibitoires pour les « puristes ».
Les Sony VPL-VW260ES et VPL-VW360ES, quant à eux, délivrent une image peut-être moins bluffante mais plus équilibrée et sans défauts.
Finalement, aucun projecteur ne ressort grand vainqueur de ce test comparatif, alors, lequel choisir ? C’est une question à laquelle personne ne pourra répondre à votre place, chers lecteurs, car il s’agit vraiment d’une affaire de goûts, mais ces trois machines délivrent une image de tout premier plan !