Introduction
Le titre de cet article vous dit peut-être quelque-chose, n’est-ce pas ? Cela n’a rien d’étonnant car j’avais déjà écrit sur le même sujet en mai 2017. Je vous invite d’ailleurs à lire ou à relire cet article. Mais pour ceux qui n’aurait ni le temps ni le courage de le faire, je vous propose ci-dessous sa conclusion.
« Le fort contraste intra-image des télévisions est très appréciable car il donne un éclat à l’image vraiment très séduisant, et c’est sans doute cela qui plaît tant au grand public. Mais, lorsque l’on veut une image de grande taille, de 2 mètres et plus, il devient compliqué de se tourner vers les télés qui sont alors financièrement inabordables.
A l’heure actuelle, les images de grande taille restent la « chasse gardée » de la vidéoprojection qui offre pour le moment le meilleur rapport qualité/prix. En outre, la vidéoprojection possède ce petit côté « magique » que n’a pas la télévision.
En fait, il n’y a pas vraiment de débat, les images de grande taille restent encore l’univers de la vidéoprojection, et rien ne permet de penser qu’elle sera un jour détrônée. »
Sept ans après, la situation a-t-elle changée ? Répondre à cette question est tout l’objet de ce nouvel article. Pour ce faire, je vais me pencher sur les trois marchés de la « grande image » : celui des télés, celui de la vidéoprojection, et pour terminer, celui des murs d’image LED.
Les télés
Pour disposer d’une bonne immersion, comme ça peut être le cas en vidéoprojection, il faut faire appel à des télés de très grande taille. Une image de 2 mètres de large est alors un minimum, ce qui correspond à une diagonale de 90 pouces (229 cm). Il y a 7 ans, les télés de plus de 88 pouces coûtaient plus de 10 000 €. Et le prix montait même jusqu’à 70 000 € pour la Sony KD-100ZD9, c’est-à-dire une télé de 100 pouces. La situation a bien changé puisque toutes les télés de moins de 100 pouces coûtent aujourd’hui moins de 10 000 €. C’est par exemple le cas de la TCL 98X955 (98 pouces), le plus haut de gamme de la marque, dont le prix public est de 5990 €, mais que l’on trouve dans quasiment toutes les enseignes à 4990 €. Je vous invite d’ailleurs à vous intéresser à cette télé au travers de quelques articles ou vidéos ci-dessous, que j’ai sélectionnés pour vous, chers lecteurs.
En savoir plus sur la TCL 98X955
Avec la télé TCL 98X955, qui est ce qui se fait de mieux dans la technologie mini-LED, nous voyons donc que le prix a été divisé à peu près par un facteur 10 en sept ans ! Le marché des télés de grande taille vient donc empiéter sur celui de la vidéoprojection puisque 98 pouces de diagonale correspondent à une image d’environ 220 cm de large. En outre, en dehors des considérations de prix, ce genre de téléviseur délivre une qualité d’image contre laquelle aucun vidéoprojecteur n’est capable de lutter. Faut-il y voir la fin des vidéoprojecteurs ? Je ne pense pas. En effet, j’en parlais déjà il y a 7 ans, 100 pouces commence à être une limite physique pour la fabrication, le stockage et le transport des télés. Certes, TCL a présenté son téléviseur 115X955 (115 pouces) au CES de Las Vegas de janvier 2024, mais son prix à plus de 10 000 € le place hors de portée du grand public. En tout cas, le TCL 115X955 est l’exception qui confirme la règle, à savoir que pour une image de plus de 250 cm de largeur, il devient plus pertinent en termes de prix de se pencher sur la solution de la vidéoprojection.
Les vidéoprojecteurs
Comme nous venons de le voir, la vidéoprojection n’est pas encore morte. Et, pour ma part, je suis prêt à prendre le pari que si ça devait arriver, ce ne serait pas dans un avenir immédiat. Wait and see comme disent nos amis anglais. Mais où en est le marché de la vidéoprojection en 2024 ? Eh bien, il ne se porte pas si mal ! Certes, les petits projecteurs chinois, du style Xgimi ou Xiaomi, qui ont envahi le marché du grand public, ne m’ont pas convaincu personnellement. C’est leur faible contraste qui me pose problème. Mais en dehors de ces derniers, quelques marques sérieuses, comme Epson, Sony ou JVC, tiennent le cap de la qualité. Ainsi, le passage au laser a commencé à se généraliser, et la gestion du HDR est de mieux en mieux maîtrisée, en particulier chez JVC.
En termes de prix, vous allez commencer à trouver des vidéoprojecteurs home cinéma de qualité à partir d’un peu plus de 2000 €. Par exemple, l’Epson TW9400 se négocie aux alentours des 2300 € actuellement. Et, si vous voulez disposer d’un vidéoprojecteur 4K laser, il faudra dépenser au moins 3000 €. Toujours dans la catégorie 4K laser, ceux qui rencontrent le plus de succès, classés par ordre de prix croissant, sont le Benq W4000i (3000 €), l’Epson LS12000 (4300 €), le Sony XW5000 (5000 €), le JVC NZ7 (9000 €), le Sony XW7000 (15 000 €), le JVC NZ8 (16 000 €) et le JVC NZ9 (26 000 €) pour fermer la marche. Tous ces vidéoprojecteurs sont capables de délivrer une image suffisamment lumineuse sur 4 mètres de large, et même plus pour certains d’entre eux.
Mais, pour faire de la vidéoprojection, un vidéoprojecteur ne suffit pas. Il faut en effet disposer aussi d’une surface de projection, autrement dit un écran. Et, si vous voulez faire de la vidéoprojection en pièce de vie, un écran à toile ALR sera sûrement recommandé. De tels écrans vont coûter entre 800 et 2000 € pour les versions fixes et pour les marques visant le bon rapport qualité / prix, et entre 1500 et 5000 € pour les versions motorisées. Pour ma part, je vous recommande les marques ADEO Screen et Screenline.
Les murs d’image LED
Il y a 7 ans, le marché des murs d’images LED de qualité suffisante pour le marché résidentiel était émergent. Ainsi, dans mon article, je n’avais évoqué que le Sony CLEDIS, qui coûtait alors la bagatelle de 8.6 millions d’euros ! La situation a bien changé depuis puisque les prix ont chuté au moins d’un facteur 10. Par exemple, le mur d’image micro-LED VisionR de Xtrem Screen, qui a fait sensation au Paris Audio Vidéo Show d’octobre 2023, est positionné à 300 000 €. C’est le prix minimum qu’il faut consacrer à un mur d’image LED de qualité home cinéma à l’heure actuelle. En effet, d’autres marques comme Samsung, par exemple, proposent aussi leur solution micro-LED, mais à des prix encore supérieurs. Peut-on alors parler de marché résidentiel dans ce cas ? Pas vraiment, car il faut presque avoir le portefeuille de Bernard Arnault pour y avoir accès. Certes, on va forcément me rétorquer que les prix vont baisser. J’en conviens, mais même s’ils baissaient de nouveau d’un facteur 10, ce dont je doute un peu quand même dans un délai inférieur à 10 ans, une somme de 30 000 € resterait hors de portée du marché grand public.
Conclusion
En 7 ans, la situation a évolué, en particulier grâce à la chute de prix vertigineuse des télés de très grande taille. Ainsi, le marché des télés est venu titiller celui des vidéprojecteurs pour des largeurs d’image comprises entre 2 et 2.5 mètres. Toutefois, les télés, les vidéoprojecteurs et les murs d’image LED demeurent trois marchés qui certes se côtoient, mais se concurrencent assez peu.
Mais alors, pour répondre à la question initiale, que choisir en 2024 entre une télé et un vidéoprojecteur ? Si on se limite essentiellement au critère du rapport qualité / prix, jusqu’à 220 cm de largeur d’image, le choix d’une télé parait plus pertinent. En revanche, au-delà de cette taille, le choix de la vidéoprojection parait plus judicieux ou moins onéreux. Et si on se limite strictement au critère de la qualité d’image, les télés OLED et mini-LED (haut de gamme) l’emportent clairement sur les vidéoprojecteurs.
2 réponses
Bravo et merci pour votre analyse sur ces 3 types de visionnage.
Perso je reste sur la vidéo projection (projection sur 3,5m) qui offre un naturel et une douceur de l’image que les téléviseurs n’ont pas, du moins je ne l’ai jamais ressenti.
Pour les murs (Xtrem) impressionnant c’est vrai, mais des paramètres sont aussi à prendre en compte, comme le dégagement de chaleur et la consommation électrique, quand au prix….oups…… c’est vraiment réservé à l’élite.
Le principal, c’est qu’il y en ai pour tout les « goûts » et budgets.
Bonjour,
Je partage totalement votre point de vue pour votre dernière remarque : « Le principal, c’est qu’il y en ai pour tout les « goûts » et budgets. »